Ushuaia... el fin...
A Punta Arenas nous nous sentions vraiment bien dans cette ambiance franco-chilienne, et puis comme d´habitude il a fallu partir et continuer...
On a traversé le détroit de Magellan accompagnés de quelques dauphins pour rejoindre la terre de feu. C'est Magellan qui aurait donné ce nom à l´ile en raison d'immenses feux de camps allumés par les indiens pour se protéger du froid.
On quitte le village de Porvenir par une piste qui longe le bord de mer. Le vent est favorable mais il ne nous pousse pas beaucoup !
Encore de grandes étendues de pampa avec des guanacos pas trés craintifs...
En milieu de journée on s´arrete discuter avec des pecheurs de moules sur la plage. Ils travaillent à 2, un plongeur passe la journée sous l´eau et remplit les sacs de moules et l´autre garde le bateau et veille le compresseur. L´équipement nous parait bien sommaire...
Apres cette pause, on continue et on s´arrete dans une estancia quelques km plus loin pour camper a l´abris du vent. On est accueilli par Rigoberto. A notre grande surprise, c´est un habitué des cyclistes et en a vu bien d´autres avant nous ! Il nous offre un lit et un delicieux gigot au diner !
Il nous raconte la vie de l´estancia... C´est une grande propriété consacrée à l´élevage des moutons. L´agneau de la terre de feu est le meilleur du monde nous dit-il. On veut bien le croire : ici le ratio est d´un mouton à l´hectare ! On n´en voit pas beaucoup car ils sont encore à l´estive. La tonte, appelée Esquila, a lieu au tout début de l´été, ils récupèrent 8 kg de laine par animal !
Le jour suivant on reprend la route. Dopés par le passage des 10 000 km, on choisit un itinéraire bis plus long mais forcément plus joli... et puis la galère commence...
Nous rejoignons l´estancia Cameron ou il pleuvra toute la nuit. La route que l´on pensait emprunter est impraticable en vélo comme en voiture. On rebrousse chemin. Nous sommes congelés sous la pluie, le thermomètre affiche 3 degrès. On ne tient plus et on fait du stop... Le problème est qu´il y a moins d´une voiture à l´heure ! Mais on est chanceux et on est pris par un bus ! Ouf...
On finit par arriver à Rio Grande ou l´on attend une journée que le temps s´améliore. On n´a pas envie de finir notre périple dans la tempete...
Et puis... en deux jours on avale les 220 bornes restantes pour rejoindre Ushuaia ... Le paysage change radicalement. Fini la pampa, on retrouve le bout de la cordillère des Andes. On franchit notre dernier col à 450 m d´altitude !
Les derniers km sont pleins d´émotion... Nos jambes tournent toutes seules, on ne sent ni le froid ni le vent... Nos yeux sont remplis de larmes, les 10 mois passés défilent...Toute cette route parcourue, toutes ces rencontres... Ca y est on arrive... C´est la fin... Nous sommes au bout de la route, au bout du continent, au bout du voyage...
A Ushuaia on prolonge comme on peut en campant sur une piste de ski sur les hauteurs de la ville. Le paysage est superbe entre les montagnes et le canal Beagle. Il était temps d´arriver car la neige n´est pas loin...
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Depuis Quito, on a roule 167 jours et parcouru 10 247 km, on a aussi souffert sur 108 162 m de dénivelé. Et incroyable, nous n’avons eu aucune crevaison !
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Nous n’étions pas plus cycliste l’un que l’autre avant de partir mais on n’a jamais regretté d’etre sur 2 roues… Le voyage à vélo nous a convaicu. C’est l’indépendance, la liberté, c’est vivre la route, etre acteur et observateur les sens en éveil... On a vraiment aimé.
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Notre passage en Equateur, au Perou et en Bolivie nous a marqués. On a vu beaucoup de pauvreté dans les campagnes où la vie est dure pour les indiens... tant d´injustice et d'inegalité !!! On a pourtant rencontré beaucoup de simplicité et de générosité, on a pris quelques leçons...
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Un grand merci à tous ceux qu´on a croisé sur la route, à tous ceux qui nous on tendu la main... beaucoup de moments forts et inoubliables.
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Le blog nous a permis de partager un peu notre voyage. Vous avez été nombreux à nous suivre, on a mème eu plus de visiteurs que de km effectués ! On tient à tous vous remercier pour vos messages et vos encouragements. Ca nous a vraiment touchés et donné des forces de vous sentir derrière nous.
Enfin, gracias à la Pachamama et au grand condor d´avoir si bien veillé sur nous...
Nous remontons ce soir sur Buenos Aires pour un dernier tango avant de rentrer.
Alors à très bientôt !!!
Mitch et Nini